À moi de jouer !

MUSIC-HALL
de Jean-Luc Lagarce
suivi de
LE Chant du Cygne
d’Anton Tchekhov

Mise en scène : Gilles Bouillon

Régie Générale : Amaury Bagnara
Stagiaire Régie : Mathieu Montagnon

Avec
Nine de Montal
Xavier Guittet
Mathias Maréchal

Durée 1h30
Tout public

« LÀ OÙ IL Y A DE L’ART, IL N’Y A PAS DE SOLITUDE »
Anton Tchekhov

Avec Music-Hall et le Chant du Cygne, Lagarce et Tchekhov se rejoignent dans une grande déclaration d’amour au théâtre, à ceux qui le font et qui y consacrent leur vie. 

Ce que raconte Jean-Luc Lagarce dans Music-Hall et qu’on ne comprendra qu’à la fin de la pièce, ce sont ces cinquante minutes pendant lesquelles les trois artistes, sur la scène, en attendant un public qui ne viendra pas, répètent encore un pas de danse, une chanson ou ressassent leurs chagrins, leurs difficultés, leurs espoirs, se disputent, rêvent et rient…
Face au trou noir de la salle qui restera vide, ils sont prêts à jouer.
C’est face à ce même trou noir, que l’acteur du Chant du Cygne de Tchekhov, se réveille, encore ivre.
Le tabouret qui joue un grand rôle dans Music-Hall est encore là, renversè. Il ira s’y asseoir pour reprendre ses esprits, avant de jouer pour lui seul, dans la nuit, les grands rôles de Shakespeare qu’il n’a jamais joués : Hamlet, Othello, le Roi Lear…

SPLENDEURS ET MISЀRES DU THÉÂTRE 

Mais quelle histoire ça raconte Music-Hall ? 
Il n’y a pas d’autre histoire que l’histoire de ce spectacle, racontée par un trio d’artistes : les tournées dans des lieux improbables qui croient pouvoir servir de Music-Hall, les problèmes techniques, l’incompréhension des organisateurs, les succès, les insuccès, les joies et les humiliations, la fatigue, le découragement, le public qui vient, ou ne vient pas, les disputes sans fin et la mélancolie…
C’est l’envers du décor qui nous est montrè, sans strass et sans paillettes. Mais malgré toutes les difficultés, jouer quand même, même devant une salle vide !
C’est ça, leur vie, aux acteurs, vivre sur la scène une vie illusoire peut-être, mais plus belle que la banalité de l’existence, plus belle parce que fictive, parce que rêvée.
Il y a toujours un lieu comme ça, dans ce genre de ville, qui croit pouvoir servir de Music-Hall : c’est dans ce lieu que cela se passe. Un vieux cinéma de province, ou la salle des fêtes d’une banlieue…
Un spectacle qui commence, une entrée de Music-Hall …
Elle, la Fille, la Star. Avec ses deux Boys. L’un danse, l’autre pas. L’un chante, l’autre pas.
Un numéro de Music-Hall, ça chante, ça danse, ça plaisante et ça fait rire…
La langue de Jean-Luc Lagarce est elle-même Music-Hall, avec ses reprises, ses leitmotivs, sa prosodie, sa musicalité, ses jeux sur les mots, ses gags.
Mais en déroulant leur numéro, les masques tombent, et ce ne sont plus seulement les personnages qui jouent, mais les comédiens qui se déchirent. Et qui finissent par se jeter à la figure leurs vies et leurs histoires d’amour.
L’histoire de ce spectacle ? Ce qu’il a été, jadis, il y a longtemps, et peut-être pas plus tard qu’hier…

Comme si sous le maquillage de scène, apparaissaient les fantômes du passé.
Dans une distance à la fois drolatique et inquiétante entre Eux et les Spectateurs. Puis dans une étrange proximité, la profondeur et la complexité d’une humanité partagée, sans strass, sans paillettes.
Il y a quelque chose de Beckettien dans cette pièce au sourire aigre-doux : Jean-Luc Lagarce travaille comme Samuel Beckett, par soustraction. Que reste-t-il du théâtre quand on enlève la grande salle, la grande scène, les lumières, le son, les costumes, et que l’enthousiasme des acteurs s’émousse dans les difficultés de la répétition ?

Et le Chant du Cygne, ça raconte quoi ? 
Pour sa dernière représentation, on a fêté la carrière de l’acteur qui fait ses adieux au Théâtre.
Et puis, tout le monde est parti, on a oublié l’acteur qui s’est endormi, ivre, sur le plateau.
Quand il se réveille, au milieu de la nuit, il se retrouve perdu dans l’espace vide de la scène désertée, face au noir de la salle vide.
La première frayeur passée, dans l’enthousiasme et sans public, et pour lui seul, il joue enfin les grands rôles shakespeariens qu’il a côtoyé toute sa vie.
Sa vie ? Rien en dehors de sa « vie » d’acteur sur les planches, mais bien plus belle, plus intense à tout prendre…que l’existence de tous les jours.

«  J’ai écrit une pièce en quatre petits quarts. Elle se jouera en 20 minutes. 
Le plus petit drame au monde…en général c’est beaucoup mieux d’écrire des petites choses que des grandes ; peu de prétention et succès assuré. 
Que demander de plus ? Ce drame, j’ai mis une heure et cinq minutes à l’écrire. » 
Anton Tchekhov 

Ce petit drame, comme l’appelle Tchekhov, est un condensé de son incroyable capacité à révéler les versants les plus inattendus de la réalité. Rienn’estdonnéd’avance,nilagrandeur,nilapetitesse.
Lethéâtreapparaît alors sous un jour qu’on lui reconnaît peu et qui pourtant lui est essentiel : sa fragilité et la fragilité de ceux qui le font. Ce n’est pas le moindre paradoxe du théâtre que ce!tte fragilité soit aussi sa plus grande force. 
Michel Vittoz

Comme si sous le maquillage de scène, apparaissaient les fantômes du passé.
Dans une distance à la fois drolatique et inquiétante entre Eux et les Spectateurs. Puis dans une étrange proximité, la profondeur et la complexité d’une humanité partagée, sans strass, sans paillettes.
Il y a quelque chose de Beckettien dans cette pièce au sourire aigre-doux : Jean-Luc Lagarce travaille comme Samuel Beckett, par soustraction. Que reste-t-il du théâtre quand on enlève la grande salle, la grande scène, les lumières, le son, les costumes, et que l’enthousiasme des acteurs s’émousse dans les difficultés de la répétition ?

Et le Chant du Cygne, ça raconte quoi ? 
Pour sa dernière représentation, on a fêté la carrière de l’acteur qui fait ses adieux au Théâtre.
Et puis, tout le monde est parti, on a oublié l’acteur qui s’est endormi, ivre, sur le plateau.
Quand il se réveille, au milieu de la nuit, il se retrouve perdu dans l’espace vide de la scène désertée, face au noir de la salle vide.
La première frayeur passée, dans l’enthousiasme et sans public, et pour lui seul, il joue enfin les grands rôles shakespeariens qu’il a côtoyé toute sa vie.
Sa vie ? Rien en dehors de sa « vie » d’acteur sur les planches, mais bien plus belle, plus intense à tout prendre…que l’existence de tous les jours.

«  J’ai écrit une pièce en quatre petits quarts. Elle se jouera en 20 minutes. 
Le plus petit drame au monde…en général c’est beaucoup mieux d’écrire des petites choses que des grandes ; peu de prétention et succès assuré. 
Que demander de plus ? Ce drame, j’ai mis une heure et cinq minutes à l’écrire. » 
Anton Tchekhov 

Ce petit drame, comme l’appelle Tchekhov, est un condensé de son incroyable capacité à révéler les versants les plus inattendus de la réalité. Rienn’estdonnéd’avance,nilagrandeur,nilapetitesse.
Lethéâtreapparaît alors sous un jour qu’on lui reconnaît peu et qui pourtant lui est essentiel : sa fragilité et la fragilité de ceux qui le font. Ce n’est pas le moindre paradoxe du théâtre que ce!tte fragilité soit aussi sa plus grande force. 
Michel Vittoz

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