À deux sinon rien
Mise en scène : Gilles Bouillon
Lumières : Edouard Bonnet & Gilles Bouillon
Scénographie, costumes (Feydeau) : Nathalie Holt
Costumes (Pommerat) : Nine de Montal
Musiques et son : Alain Bruel
Régie Générale : Edouard Bonnet
Avec
Frédéric Cherboeuf
Nine de Montal
Philippe Dusseau
Paul Toucang
Durée 1h30
à partir de 12 ans
Deux Théâtres de la « pulsion » et de « l’explosion »
Rapide et impulsive chez Feydeau, larvée et finalement destructrice et définitive chez Pommerat.
Pour les deux, au cœur de l’histoire : l’impossibilité d’atteindre l’autre, alors les corps et les mots s’entrechoquent violemment.
Chez Feydeau, la femme bouscule tout, sort du cadre, manifeste violemment et crûment sa liberté. Le corps et le verbe se déchaînent. C’est le théâtre de la grande santé, du rire qui entraîne, qui rebondit, qui exagère et qui libère.
Chez Pommerat, les femmes avancent dans une atmosphère d’inquiétante étrangeté. Nous sommes dans le théâtre du souterrain, du reptilien, du non-dit, entre l’homme et la femme, le feu couve depuis longtemps, trop longtemps…mezza voce. Ils finiront par s’empoigner dans un violent corps à corps.
Nous flirtons avec les univers de « Cris et chuchotements » de Bergman, du « Charme discret de la bourgeoisie » de Buñuel mais aussi de Kafka et de Borges…
Chroniques des instants qui passent au jour le jour. Le quotidien parfois dérisoire, dans l’épaisseur duquel Pommerat déchiffre les failles, les troubles, les angoisses et fait percevoir entre humour et fantastique l’étrangeté essentielle de la réalité et des relations entre les
êtres. Feydeau et Pommerat…
Pour éclairer le présent par l’expérience du passé, toujours vivant. Pour dépasser l’art du passé dans les questionnements du présent.
Tout un pan de l’histoire de l’art est animé, éclairé, révélé même, par les recherches d’Aby Warburg qui se fondait sur la juxtaposition d’images, d’œuvres d’artistes différents, de civilisations différentes, d’époques différentes… Ici, les images, les corps, les situations se juxtaposent pour créer un nouvel espace, un autre paradigme, une transmission d’une « fidélité infidèle ». Entre passé et avenir.
L’incongruité de la situation fait de nous des voyeurs, entre souris et voleurs par effraction.
Court, concis, pas de préliminaires, pas de prologue, Joël Pommerat nous précipite dans l’intimité d’autres gens, chez eux avec eux.
Un voyeurisme semblable nous entraînera dans le salon de Feydeau.
Un spectacle d’acteurs : 4 acteurs pour 17 rôles Quelques éléments scéniques délimitent l’espace de jeu, Un dispositif en bi-frontal. Du théâtre brut. Rapide, enlevé pour privilégier en direct l’émotion, le rire et les larmes.